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Rubrique Equipe de France

27 AVRIL 1949, RECORD ET FLYING FRENCHMAN

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En amical face à l’Écosse le 27 avril 1949, les Bleus ont établi un record oublié et révélé au monde un gardien d’exception.

 

En ce printemps 1949, l’Équipe de France a mal entamé une campagne de matches amicaux devant la préparer à ses rendez-vous cruciaux de l’automne, qualificatifs pour la Coupe du monde 1950 au Brésil. Le samedi 23 avril à Rotterdam, elle s’est lourdement inclinée face aux Pays-Bas (4-1). Surclassée en dépit de quelques prouesses remarquées de son jeune gardien du RC Paris René Vignal pour sa première sélection, elle doit défier quatre jours plus tard l’Écosse à Glasgow dans son antre d’Hampden Park, alors le plus grand stade du monde.

À un stade jamais atteint

Inauguré en 1903, Hampden Park compte quelque 150 000 places, dont 15 000 assises. Ce mercredi 27 avril, les Bleus vont évoluer devant 125 631 spectateurs, la plus grande affluence mondiale d’après-guerre pour un match entre équipes nationales et la deuxième de tous les temps après l’Écosse-Angleterre du 17 avril 1937 dans la même enceinte (149 415). Aucune autre équipe tricolore n’a joué depuis devant un aussi nombreux public.

Ce total sera dépassé à quatre reprises l’année suivante lors la Coupe du monde 1950 au Brésil, à chaque fois au stade Maracana de Rio de Janeiro, bâti pour l'occasion, lors des rencontres de la Seleçao : contre la Suède (138 886), la Yougoslavie (142 429), l’Espagne (152 722) et en finale face à l’Uruguay (199 854). Mais il reste du jamais vu depuis en Europe pour un match entre sélections.


Le programme du match - Scottish FA

Novices et prémices de 1958

Pour affronter l’Écosse, le onze défait en terre néerlandaise (photo principale, au stade de Feyenoord) a été reconduit, à une exception : le capitaine Jean Prouff, blessé, a cédé sa place au Niçois Roger Mindonnet, titularisé pour la première fois. Pour la cinquième de ses huit apparitions en bleu, le brassard échoit au meneur rémois Albert Batteux, bientôt entraîneur du Stade de Reims (de 1950 à 1963) et futur sélectionneur de l’Équipe de France qui montera sur le podium de la Coupe du monde 1958.

Robert Jonquet, qui sera le capitaine de ces cinquante-huitards, honore la troisième de ses 58 sélections. Roger Marche, son coéquipier rémois, n’en est qu’à la dixième de ses 63 (record qui ne sera battu qu’en 1983). Du haut de ses 25 ans, le Stéphanois Antoine Cuissard est le plus expérimenté (16e cape), devant le Lillois Jean Baratte (12e). Ces deux hommes ne participeront pas à l’épopée suédoise neuf ans plus tard.

Le coup de main du vice-consul

Le pire est promis à ces jeunes Bleus dans un stade dont la ferveur va pourtant être douchée par la performance du gardien tricolore. Dominateurs, les Écossais se heurtent aux parades d'un René Vignal impérial pour sa deuxième sortie internationale, à 22 ans. Jusqu’à un penalty sifflé à la 27e minute pour une faute du défenseur du Stade Français Louis Hon sur l’avant-centre des Glasgow Rangers William Thornton. Tout un stade gronde en attendant l’ouverture du score promise au tireur écossais habituel, le Ranger George Young. La suite sera racontée ainsi par Vignal.

"Un supporter français, qui n’est autre que le vice-consul de notre pays à Glasgow, m’avait dit avant la rencontre : "S’il y a penalty contre vous, songez bien que le capitaine écossais, Young, a pour habitude de le tirer très vite, sitôt le ballon placé sur le sol et vers la droite du gardien". Cette observation n’était pas tombée dans l’oreille d’un sourd et lorsque Young a pris son élan, j’ai intentionnellement regardé vers la gauche, étant nettement décidé à descendre vers la droite sitôt que son pied aurait pris contact avec la balle. C’est ainsi que j’ai pu détourner le tir d’un coup de poing… ".*


Photo DR

L’envol du flying Frenchman

Le portier français multipliera ensuite les envolées et les arrêts spectaculaires, sans pouvoir empêcher une défaite (2-0) sur un doublé de William Steel (37e, 80e). La légende veut que la presse britannique, subjuguée par sa prestation, le surnommera The flying Frenchman au lendemain de cette rencontre. Une autre histoire raconte que le public écossais lui-même aurait lancé l’appellation au sortir du match, rapportée ensuite par les journalistes présents.

Parmi eux figurait Gabriel Hanot, international reconverti dans la presse et futur sélectionneur des Bleus, qui l'élira meilleur des Tricolores en ces termes : "Au bout de quelques minutes, il avait déjà arrêté ou détourné tant de balles qu’il paraissait invulnérable et qu’il donna la plus entière confiance à ses lignes arrières. Malgré une élongation de la cuisse subie à la suite d’un coup de genou de l’avant-centre adverse Houliston, et aussi malgré le vent contraire en première mi-temps, Vignal non seulement ne commit aucune faute, mais il sembla désarmer les avants et demis écossais et leur enlever jusqu’aux velléités de tir".

René Vignal a dû prématurément mettre un terme à sa carrière professionnelle en mai 1954, victime d’une triple fracture du bras lors d’un match de barrage pour la montée en D1 du championnat de France, alors qu’il s’apprêtait à disputer le Mondial 1954 en Suisse. Victime de son style spectaculaire qui avait entraîné deux remplacements prématurés après KO l'année précédente, face au Luxembourg (6-1) puis à la Suisse (2-4), mais restant éternellement The flying Frenchman.


Commentaires

Guy MONNIER le lundi 27 avril à 13:56

COMPOSITION ECOSSE

JOUEURS TITULAIRES
  • COWAN James

  • YOUNG George

  • COX Samuel

  • EVANS Robert

  • WOODBURN William

  • AITKEN George

  • WADDELL William

  • THORNTON William

  • HOULISTON William

  • STEEL William

  • REILLY Lawrence

COMPOSITION FRANCE

JOUEURS TITULAIRES

VIGNAL René

SALVA Marcel

MARCHE Roger

JONQUET Robert

MINDONNET Roger

HON Louis

GABET Roger

CUISSARD Antoine

BARATTE Jean

BATTEUX Albert  

FLAMION Pierre

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