28 MARS 2017, LES BLEUS DÉCOUVRENT LA VAR

samedi 28 mars 2020 - 08:30 - Raphaël Raymond

Première expérimentation de la VAR en France dans un match international. Bilan de ce France - Espagne : un but refusé aux Bleus, un autre initialement invalidé mais finalement accordé aux Espagnols.

De ce match amical, on aurait pu retenir la première titularisation de Kylian Mbappé, la première sélection de Corentin Tolisso ou de Tiemoue Bakayoko, la 87^e d’Hugo Lloris qui lui permettait de rejoindre Fabien Barthez au rang de gardien français le plus capé. De ce France - Espagne, on a finalement retenu la première utilisation lors d’un match international de la VAR, « Video Assistant Referees », comprenez assistance vidéo à l’arbitrage.

Pour l’équipe de France et son public venu en nombre l’encourager (76419 spectateurs), cette première va avoir un goût amer. A la 48^e minute de jeu, Christophe Jallet centre de la droite pour Layvin Kurzawa, qui, de la tête, trouve celle d’Antoine Griezmann, sur la ligne des 5,50 m. Le meilleur buteur de l’Euro 2016 ajuste David De Gea. Le public exulte, pensant que les Bleus ont ouvert la marque.

Quand les Bleus ravalent leur joie…

Tandis que ces derniers se congratulent, Félix Zwayer, l’arbitre allemand de la rencontre, entre en communication avec son homologue resté dans la petite camionnette devant les écrans de contrôle. Ce dernier lui signale la position de hors-jeu de Kurzawa sur le centre de Jallet. Le but est donc invalidé.

A la 77^e minute, les Espagnols récupèrent le ballon au niveau de la ligne médiane et se lancent dans un contre éclair. Sur le côté gauche, Busquets sert Jordi Alba, qui s’appuie sur David Silva, auteur de l’ouverture du score (68^e) avant d’alerter Gérard Delofeu au second poteau, qui ajuste Hugo Lloris. L’attaquant espagnol lève les bras mais se replace très vite après avoir constaté que l’arbitre assistant a levé son drapeau pour le signaler hors-jeu. Alors qu’Hugo Lloris s’apprête à repartir balle à terre, Félix Zwayer intervient à nouveau. Dans l’oreillette, on lui glisse que Delofeu était couvert par Samuel Umtiti. Les Espagnols s’imposeront 2-0.

Après la rencontre, Didier Deschamps refusera de se servir de la vidéo comme un alibi à la défaite de son équipe : « La vidéo, c’est nouveau et ça change le football, bien évidemment. Sans elle, le score aurait pu être différent ce soir. Mais si elle permet des décisions plus justes, pourquoi s’y opposer ? Ce sera valable pour tout le monde. » Un an plus tard à l’issue de la phase de test, la FIFA, avec l’accord de l’IFAB, officialisait le recours à la vidéo en Russie pour la Coupe du monde.